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Olli - Chapitre 4
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Olli - Chapitre 4
4. Le retour du fils perdu
Je retourne à Hohenroda. Combien de temps n'ai-je plus été à la maison? Seulement un an. Mais il me semble que ça a duré plus d'un an parce que j'ai été dans un autre monde. A l'ouest. Maintenant, je m'aperçois que la route principale est pleine de trous. A quel point la gare à l'air sale! Maintenant, je trouve laid que toutes les maisons ont le même plâtre brun. Je trouve désagréable, que l'air sent le lignite avec lequel les gens chauffent leurs appartements ici.
A gauche, à côté de la gare, il y a l'usine de verre. Avant, il y avait toujours beaucoup de bruit là, maintenant, l'usine est toute silencieuse, bien que ce soit un jour de semaine. Personne ne veut avoir du verre de Hohenroda. Trop cher, pas assez bien, qu'est-ce que j'en sais. La plupart des ouvriers sont maintenant assis à la maison et ne savent pas quoi faire. Je longe la rue qui mène hors de la ville. A droite, il y la cité [* petite agglomération de maisons à l'extérieur de la ville] où se trouve notre petite maison. Plâtre brun, cheminée, fumée jaunâtre, l'odeur de lignite dans l'air. A gauche se trouvent les casernes russes. Là aussi tout est calme, plus calme encore que les dimanches. Car les Russes sont partis à la maison, et les casernes sont vides. C'est là que travaille mon père. Il a obtenu un boulot chez un service de sécurité - c'est une sorte de policier privé, vous savez, avec uniforme mais sans armes - et doit surveiller les casernes. Mais il n'y a plus grand chose à surveiller. Les soldats ont tout pris à la maison - des fours électriques, des baignoires, des miroirs, des armoires. Ils ont seulement laissé quelques vieux tanks et des camions. Et après, des jeunes de Hohenroda sont venus et ont cassé les vitres et maintenant, des rats et des chiens sauvages et des chats et des renards et des hiboux habitent là où habitaient autrefois les soldats.
"Eh oui, qu'est-ce que tu veux? C'est quand même au moins du travail", me dit mon père au téléphone lorsqu'il me parlait de son nouveau boulot. "Et là, on peut être content d'avoir quelque chose tout court. A mon âge." Il n'a que trente-sept ans mais il parle déjà comme un vieux monsieur. Le travail est simple, en fait, il n'y a rien à faire. Mais la nuit c'est effrayant, dit-il. Là, il est assis tout seul dans sa petite maison de surveillance et entend des bruits partout. On dit, qu'il y a des groupes de Nazi et d'autres fous qui cherchent des armes, sur le terrain des casernes, qui ont été délaissés par les soldats. Et il doit y avoir des gens de la mafia et d'autres criminels qui s'y retrouvent la nuit. Et alors, mon père est assis seul dans sa cabane et a peur et boit de l'alcool contre le froid et la peur.
Maintenant, il est midi, mon père est seul dans notre maison et est aux fourneaux et se fait son café du petit déjeuner. La mère est allée à Dresde avec la voiture pour faire les courses pour le magasin. Oui, chez elle aussi beaucoup a changé!
"Ils vont bientôt fermer la gare", m'écrit-elle. "Et alors, nous serons tous licenciés. Mais je n'attends pas aussi longtemps. Je parts de moi-même. Et tu sais ce que je fais? Je fais un petit magasin, chez nous dans la maison, avec des produits dont on a besoin tous les jours: du café, du thé, du sucre, du pain, du beurre, du lait, des œufs, du fromage, de la charcuterie, de la bière. 'Des produits de nécessité quotidienne' comme on dit. Ils ont aussi fermé le 'Konsum' et il n'y a pas tout le monde qui peut aller à Dresde pour faire les courses."
Ma mère a toujours été comme ça, vous savez. Toujours pleine d'idées. Elle a vite fait son permis de conduire, s'est procuré une vieille camionnette de marque 'Barkass' qui appartenait avant à l'usine de verre mais que personne ne voulait avoir maintenant et allait deux fois par semaine au nouveau supermarché pour acheter des produits de nécessité quotidienne. Et le magasin marchait. Il marchait vraiment bien. Bien sûr que ça devenait un peu serré dans notre petite maison mais j'étais loin, à l'ouest, et comme ça, maman et papa avaient un peu plus de place. Mais maintenant, j'étais de nouveau là. De retour de l'ouest doré.
"Ça va être un peu serré", dit mon père. "Mais la nuit je ne suis pas là, la plupart du temps, et le jour, tu peux aider ta mère dans le magasin jusqu'à ce que tu trouves du travail. Dis voir, garçon, qu'est-ce qui a été de travers en fait là bas, à l'ouest?"
Je retourne à Hohenroda. Combien de temps n'ai-je plus été à la maison? Seulement un an. Mais il me semble que ça a duré plus d'un an parce que j'ai été dans un autre monde. A l'ouest. Maintenant, je m'aperçois que la route principale est pleine de trous. A quel point la gare à l'air sale! Maintenant, je trouve laid que toutes les maisons ont le même plâtre brun. Je trouve désagréable, que l'air sent le lignite avec lequel les gens chauffent leurs appartements ici.
A gauche, à côté de la gare, il y a l'usine de verre. Avant, il y avait toujours beaucoup de bruit là, maintenant, l'usine est toute silencieuse, bien que ce soit un jour de semaine. Personne ne veut avoir du verre de Hohenroda. Trop cher, pas assez bien, qu'est-ce que j'en sais. La plupart des ouvriers sont maintenant assis à la maison et ne savent pas quoi faire. Je longe la rue qui mène hors de la ville. A droite, il y la cité [* petite agglomération de maisons à l'extérieur de la ville] où se trouve notre petite maison. Plâtre brun, cheminée, fumée jaunâtre, l'odeur de lignite dans l'air. A gauche se trouvent les casernes russes. Là aussi tout est calme, plus calme encore que les dimanches. Car les Russes sont partis à la maison, et les casernes sont vides. C'est là que travaille mon père. Il a obtenu un boulot chez un service de sécurité - c'est une sorte de policier privé, vous savez, avec uniforme mais sans armes - et doit surveiller les casernes. Mais il n'y a plus grand chose à surveiller. Les soldats ont tout pris à la maison - des fours électriques, des baignoires, des miroirs, des armoires. Ils ont seulement laissé quelques vieux tanks et des camions. Et après, des jeunes de Hohenroda sont venus et ont cassé les vitres et maintenant, des rats et des chiens sauvages et des chats et des renards et des hiboux habitent là où habitaient autrefois les soldats.
"Eh oui, qu'est-ce que tu veux? C'est quand même au moins du travail", me dit mon père au téléphone lorsqu'il me parlait de son nouveau boulot. "Et là, on peut être content d'avoir quelque chose tout court. A mon âge." Il n'a que trente-sept ans mais il parle déjà comme un vieux monsieur. Le travail est simple, en fait, il n'y a rien à faire. Mais la nuit c'est effrayant, dit-il. Là, il est assis tout seul dans sa petite maison de surveillance et entend des bruits partout. On dit, qu'il y a des groupes de Nazi et d'autres fous qui cherchent des armes, sur le terrain des casernes, qui ont été délaissés par les soldats. Et il doit y avoir des gens de la mafia et d'autres criminels qui s'y retrouvent la nuit. Et alors, mon père est assis seul dans sa cabane et a peur et boit de l'alcool contre le froid et la peur.
Maintenant, il est midi, mon père est seul dans notre maison et est aux fourneaux et se fait son café du petit déjeuner. La mère est allée à Dresde avec la voiture pour faire les courses pour le magasin. Oui, chez elle aussi beaucoup a changé!
"Ils vont bientôt fermer la gare", m'écrit-elle. "Et alors, nous serons tous licenciés. Mais je n'attends pas aussi longtemps. Je parts de moi-même. Et tu sais ce que je fais? Je fais un petit magasin, chez nous dans la maison, avec des produits dont on a besoin tous les jours: du café, du thé, du sucre, du pain, du beurre, du lait, des œufs, du fromage, de la charcuterie, de la bière. 'Des produits de nécessité quotidienne' comme on dit. Ils ont aussi fermé le 'Konsum' et il n'y a pas tout le monde qui peut aller à Dresde pour faire les courses."
Ma mère a toujours été comme ça, vous savez. Toujours pleine d'idées. Elle a vite fait son permis de conduire, s'est procuré une vieille camionnette de marque 'Barkass' qui appartenait avant à l'usine de verre mais que personne ne voulait avoir maintenant et allait deux fois par semaine au nouveau supermarché pour acheter des produits de nécessité quotidienne. Et le magasin marchait. Il marchait vraiment bien. Bien sûr que ça devenait un peu serré dans notre petite maison mais j'étais loin, à l'ouest, et comme ça, maman et papa avaient un peu plus de place. Mais maintenant, j'étais de nouveau là. De retour de l'ouest doré.
"Ça va être un peu serré", dit mon père. "Mais la nuit je ne suis pas là, la plupart du temps, et le jour, tu peux aider ta mère dans le magasin jusqu'à ce que tu trouves du travail. Dis voir, garçon, qu'est-ce qui a été de travers en fait là bas, à l'ouest?"
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