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Olli - Chapitre 3

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Olli - Chapitre 3 Empty Olli - Chapitre 3

Message  Nilyahra Ven 24 Avr - 15:40

3. "Je souhaite une joyeuse réunification"

Que vous le croyiez ou non: lorsque vint la réunification, onze mois plus tard, mes parents et moi n'avions toujours pas été à l'ouest - presque les seuls de Hohenroda, sauf les 'asociaux' dont de toute façon personne ne s'occupait et les vieux qui étaient trop faibles pour aller quelque part seuls et que personne ne prenait avec parce que les gens de Hohenroda avaient besoin de place dans leurs voitures pour les choses des centres commerciaux et les supermarchés de Berlin de l'ouest qu'ils trimbalaient à la maison.
Et maintenant, nous devrions tous faire partie de 'l'ouest'. Nous avons déjà une nouvelle monnaie - de lourdes pièces et des billets frais avec 'Deutsch Mark' dessus. Quelques personnes avaient aussi déjà de nouvelles voitures. Maintenant, nous devrions aussi recevoir de nouvelles cartes d'identité et de nouveaux passeports, un nouveau drapeau, un nouveau gouvernement. Ça devait être fêté.
Mais qui devait organiser la fête? Le Maire Werkmund avait disparu. Comme toujours, quand ils avaient un problème, les gens venaient chez mon père: "Fais ça toi, d'accord?"
"Moi? Pourquoi moi? J'étais toujours pour la DDR, vous le savez bien. Maintenant, la DDR se casse. Oui, c'est peut-être bien comme ça, ici, beaucoup de choses n'étaient pas en ordre, mais est-ce qu'on doit vraiment fêter ça, je ne sais pas..."
"Tu peux organiser. Et tu peux aussi faire un discours. De quoi ça a l'air si, chez nous à Hohenroda, il n'y a pas de fête?"

Donc, le 3 octobre 1990, il y eut une fête à Hohenroda, comme partout en Allemagne, et mon père avait organisé la fête dans l'aula de notre école. Ma mère et d'autres femmes de la cantine des chemins de fer cuisinaient ensemble de la soupe avec des saucisses et faisaient du pain avec de la saucisse et du fromage. Le groupe de heavy-metal 'Tas de débris de verre' du club pour jeunes de l'usine à verre s'exerçait chaque soir, tout comme la fanfare des cheminots, les 'Harmonia 1902'. Quelqu'un des pompiers se procura des feux d'artifice. Et nous, du club pour jeunes, décorions l'aula avec des drapeaux noir-rouge-or et des ballons multicolores de 'Woolworth' dans l'après-midi.
Toutefois, il n'y a pas tous ceux du club pour jeunes qui étaient là. Les deux personnes qui représentaient le plus pour moi manquaient: Maik et Biene. Biene m'avait écrit d'une petite ville en Bavière où elle habitait maintenant chez son père et où elle allait à l'école. "Je vais bien", écrivait-elle. "Rends-moi une fois visite." Maik n'avait plus donné de ses nouvelles depuis le soir au club pour jeunes. Mais certaines personnes disaient qu'il avait atterri dans un groupe de skinheads à Berlin. A vrai dire, je ne savais pas exactement, à l'époque, ce que sont des skinheads.
Mais ça devait changer déjà bientôt. Car en fin d'après-midi, il y eut du bruit dans la rue, presque aussi grave que les tanks russes et vingt ou plus de skinheads roulèrent dans la ville avec dix ou douze motos et descendirent de leurs lourdes machines devant la seule brasserie de Hohenroda. Parmi eux se trouvait Maik. Je ne le reconnu pas tout de suite avec son crâne rasé, mais il me faisait des signes et cria:
"Eh, Olli! Viens là, bois voir une petite bière avec moi. Eh les gars, écoutez voir", dit-il aux autres skinheads qui avait été se chercher des bouteilles de bière dans la brasserie et s'étaient mis à l'aise dans le soleil automnal, "ça c'est Olli, mon vieil ami Olli." Et il lui met une bouteille de bière dans la main. "Santé Olli! Nous sommes un peuple! Allemagne, Allemagne au-dessus de tout!"
"Alors, franchement Maik..."
"Franchement, franchement! Franchement Olli, celui qui ne veut pas boire à l'Allemagne est un porc communiste, pas vrai? Alors Olli: bois!"
Je bus.
Le soir, j'allai à la fête avec mes parents. Comme la plupart des gens à Hohenroda, mon père s'était fait beau, comme pour le 1er mai: costard, chemise blanche, cravate. Il était quelque peu nerveux à cause du discours qu'il devait tenir. Ma mère était fatiguée à cause de tous les pains qu'elle avait faits. Moi, j'étais un peu saoul à cause des deux bouteilles de bière que j'avais bues avec Maik. A l'entrée de l'aula, le nouveau directeur de l'école, un jeune monsieur avec un large sourire, nous souhaitait la bienvenue. Ils avaient licencié le vieux Schmodrau. Il avait été un 'cent cinquante pourcents', une 'chaussette rouge', comme le Maire Werkmund. Et pour des gens comme ça, il n'y avait plus de place. Ils nous avaient envoyé le nouveau directeur de Dresde. Il n'y avait pas encore de nouveau maire. "Je souhaite une joyeuse réunification", dit le directeur et nous conduisit à notre table, tout devant, vers la scène.
On approchait de minuit. Les gens mangeaient de la soupe, des saucisses, buvaient de la bière ou du champagne, parlaient, riaient, regardaient toujours de nouveau leur montre. Le groupe 'Tas de débris de verre' jouait du heavy-metal et quelques garçons du club pour jeunes et quelques-uns des amis de Berlin de Maik sautaient sur la piste de danse. La fanfare 'Harmonia 1902' jouait de la vieille musique de danse et quelques couples plus âgés dansaient de la valse, du tango et du fox-trot. Il y eut de la musique de disco du groupe et quelques filles dansèrent et les garçons regardaient. Et les gens mangeaient du pain avec de la saucisse et du fromage et les buvaient encore plus de bière et de champagne et regardaient de nouveau l'heure. Dans peu de temps, la DDR n'allait être plus que de l'histoire.
Peu avant minuit, mon père se leva et alla sur la scène. Il avait aussi bu un peu trop, je crois. Lorsqu'il se dirigea vers le pupitre, il tituba un peu. La musique de disco fut arrêtée et les filles regagnèrent leurs places et mon père sortit ses notes de la poche.
"Camarades!" commença-t-il. C'est comme ça qu'on avait toujours commencé pendant quarante ans. C'est comme ça qu'il avait toujours commencé quand il parlait à ses ouvriers dans l'usine à verre ou dans notre cuisine. Mais maintenant, c'était une erreur. L'expression 'camarades' n'existait plus. Quelques personnes riaient doucement et Maik cria: "Camarade Bauer, nous ne sommes plus des camarades!" Là-dessus, pas mal de personnes rirent, parmi eux aussi le nouveau directeur. Mon père regarda ses notes.
"Oui, donc, maintenant c'est terminé avec la DDR..." commença-t-il. Déjà, il fut interrompu par les applaudissements. Mon père devenait de plus en plus nerveux. "Vous savez bien, camarades, - euh, je veux dire, euh, mesdames et messieurs..." Là, beaucoup de gens devaient de nouveau rire, d'autres sifflèrent. Mon père ne comprenait pas ce qu'il faisait faux. "Vous le savez bien, que je ne trouvais pas toujours tout correct, ce qui se passait ici." Applaudissements. "Mais, camarades - je veux dire, mesdames et messieurs, qui sait si nous irons vraiment mieux dans la nouvelle Allemagne? Je veux dire..." Maintenant, certaine criaient "Ouh!" D'autres sifflaient. "Je veux dire, nous devons tous être solidaires dans les prochains temps!" cria mon père à travers le bruit. "Sinon, nous deviendrons peut-être des citoyens de deuxième classe! Et..." Mais il ne pouvait pas continuer à parler. Les cris de ouh devenaient de plus en plus forts. Les skinheads de Maik hurlaient: "Nous sommes un peuple!" D'autres personnes tapaient sur la table avec leurs bouteilles de bière. Ils voulaient fêter. Ils voulaient croire en un bel avenir. Ils ne voulaient pas penser à des dictateurs et ils ne voulaient pas entendre d'avertissements.
Le directeur de l'école vint sur la scène et leva les mains. Tout devint silencieux, comme les enfants agités d'une classe quand le prof sévère entre.
"Mesdames et messieurs, chers concitoyennes et concitoyens"!" cria-t-il. "Il est presque déjà minuit. Buvons à la réunification de l'Allemagne! Chantons ensemble notre hymne nationale!" Il fit un signe à l'orchestre des cheminots et commença à chanter: "Unité et droit et liberté pour la patrie allemande..." Quelques personnes chantèrent avec lui, mais la majorité ne connaissait pas encore le texte. Maik et ses amis s'étaient par contre levés d'un bond et chantaient en chœur, plus fort que le directeur, plus fort que tout le monde: "L'Allemagne, l'Allemagne, au-dessus de tout..." C'est avec la tête rouge que mon père courrut hors de l'aula. Ma mère et moi le suivions. Lorsque nous nous tenions dehors, dans l'air frais d'automne, les premiers feux d'artifice multicolores explosèrent avec une grande détonation dans le ciel sombre au-dessus de l'Allemagne.
Nilyahra
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